2008, Tête cabris, La Réunion
Le cristallin, gélatineux et froid, me glisse entre les mains. Je viens d'enfoncer la lame aiguisée d'un long couteau dans l’œil du cabris. Je voulais savoir ce qu'il y avait à l'intérieur de ce globe oculaire. Je découvre avec émerveillement la beauté de cet organe sensoriel, sans lequel le développement de la vie animale n'aurait guère été possible. Pendant que ma mère prépare un carri massalé, ce plat typique de la cuisine indienne (curry), mon père a découpé la tête du cabris pour en retirer la cervelle et la langue, que l'on mangera le jour même.
Chaque vie est sacrée, parce qu'elle est le fruit d'une lente évolution et que, par nécessité, nous sommes - ou étions longtemps - obligés de prélever celle d'animaux, pour nous nourrir. Au fond, malgré nos différences, cette tête de mammifère est bien semblable à celle des humains. Prendre conscience de cela, nous révèle combien la vie est à la fois complexe et fragile et que notre survie dépend de la survie d'autres espèces animales.
Chaque vie est sacrée, parce qu'elle est le fruit d'une lente évolution et que, par nécessité, nous sommes - ou étions longtemps - obligés de prélever celle d'animaux, pour nous nourrir. Au fond, malgré nos différences, cette tête de mammifère est bien semblable à celle des humains. Prendre conscience de cela, nous révèle combien la vie est à la fois complexe et fragile et que notre survie dépend de la survie d'autres espèces animales.