Photographe indépendant & écrivain
Né en 1971 à l'île de La Réunion, Nelson Navin est photographe indépendant. Auteur d'une thèse de doctorat sur l'opinion publique, il s'initie à la photographie au cours de ses études.
Tout naturellement, il tisse un lien entre la photographie et l’histoire, comme témoin du temps qui passe. Au cœur de ce travail de reportage, où se mêlent la poésie et l’écriture, l’humain occupe une place privilégiée. En volant l’instant, le photographe nie la fuite du temps, ou plutôt lui donne une autre dimension : l’invisible se dévoile, l’éphémère devient permanent. L’honnêteté de ce travail consiste donc à voler des images, des fragments de réalité qui se donnent à voir, mais qu’il faut conquérir avec douceur, car la seule chose qui soit vraie, c’est le désir de photographier, de voler quelque chose d’infime à l’éternité.
Après avoir participé aux VI° Rencontres africaines de la photographie à Bamako, en 2005, il reçoit le prix national Culture-ActionS (CNOUS), en 2006, pour le projet « Sot la mer », qui invite le public à exprimer par la photographie la façon dont chacun voit le monde. Fondateur de l'association APOROS, et co-fondateur du collectif éponyme, il a mené plusieurs projets collectifs, dont une commande réalisée pour le CHR, avec David Lemort, sur l'Hôpital à La Réunion, en 2010.
Depuis 2017, il a commencé un tour du monde et poursuit un projet d'écriture...
Tout naturellement, il tisse un lien entre la photographie et l’histoire, comme témoin du temps qui passe. Au cœur de ce travail de reportage, où se mêlent la poésie et l’écriture, l’humain occupe une place privilégiée. En volant l’instant, le photographe nie la fuite du temps, ou plutôt lui donne une autre dimension : l’invisible se dévoile, l’éphémère devient permanent. L’honnêteté de ce travail consiste donc à voler des images, des fragments de réalité qui se donnent à voir, mais qu’il faut conquérir avec douceur, car la seule chose qui soit vraie, c’est le désir de photographier, de voler quelque chose d’infime à l’éternité.
Après avoir participé aux VI° Rencontres africaines de la photographie à Bamako, en 2005, il reçoit le prix national Culture-ActionS (CNOUS), en 2006, pour le projet « Sot la mer », qui invite le public à exprimer par la photographie la façon dont chacun voit le monde. Fondateur de l'association APOROS, et co-fondateur du collectif éponyme, il a mené plusieurs projets collectifs, dont une commande réalisée pour le CHR, avec David Lemort, sur l'Hôpital à La Réunion, en 2010.
Depuis 2017, il a commencé un tour du monde et poursuit un projet d'écriture...
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Toute vie est subjective
L'histoire, comme science humaine, et la photographie, comme pratique sociale, ont toutes les deux à voir avec une certaine recherche d'objectivité. Or, ni l'histoire ni la photographie ne peuvent établir de vérité indiscutable, car il n'en existe pas.
Il n’y a pas une seule façon de voir et d’interpréter le monde, il y en a autant qu’il y a d’individus. C’est en croisant nos regards, en confrontant nos expériences, en partageant nos savoirs que nous construisons la réalité et que nous lui donnons du sens. C’est en cela que la photographie est un art éminemment subjectif, car elle nous aide à nous représenter le monde, dans sa diversité et dans sa complexité. Ainsi, la recherche d'une vérité absolue est un leurre, puisque la réalité se nourrit d’infinies contradictions. Il y a mille façons de voir. Aucune n’est tout à fait juste, aucune n’est tout à fait fausse. En outre, puisque la vie est l'expression même du changement perpétuel, aucune vérité ne peut se tenir immobile. De même qu’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, on ne respire jamais deux fois la même rose.
Mais s'il n'y a pas de vérité intangible, à quoi bon vouloir comprendre le passé ou photographier le présent ?
A vrai dire, rien n'est plus crucial que de poursuivre cette quête, en sachant d'avance, que l'important n'est pas d'atteindre ce but inaccessible, mais d'être en lutte contre ses propres faiblesses, et contre l'ignorance et le dogmatisme qui accentuent le chaos du monde. Il est donc vital de rester intègre, résolu, obstiné, mais ouvert à d'autres possibles, tout en restant attentif et curieux à ce qui se passe, aussi, à l'extérieur de soi. Car, voir sans s'émouvoir et sans chercher à comprendre ne sert à rien. Ce qu'il faut désirer intensément, ce n’est pas de trouver la vérité en toute chose, mais une vérité qui donne sens à ce que nous sommes.
On ne peut photographier, ou pratiquer l'histoire, sans amour de l'autre. A chaque fois que l'on appuie sur le déclencheur, si nous n'avons pas le sentiment d'être impliqués, ou concernés, par ce que l'on voit, alors, à n'en pas douter, il nous manque l'essentiel.
Photographier, c'est vouloir témoigner d'une certaine réalité du monde, une réalité qui nous échappe, mais à laquelle nous ne pouvons nous dérober.
L'histoire, comme science humaine, et la photographie, comme pratique sociale, ont toutes les deux à voir avec une certaine recherche d'objectivité. Or, ni l'histoire ni la photographie ne peuvent établir de vérité indiscutable, car il n'en existe pas.
Il n’y a pas une seule façon de voir et d’interpréter le monde, il y en a autant qu’il y a d’individus. C’est en croisant nos regards, en confrontant nos expériences, en partageant nos savoirs que nous construisons la réalité et que nous lui donnons du sens. C’est en cela que la photographie est un art éminemment subjectif, car elle nous aide à nous représenter le monde, dans sa diversité et dans sa complexité. Ainsi, la recherche d'une vérité absolue est un leurre, puisque la réalité se nourrit d’infinies contradictions. Il y a mille façons de voir. Aucune n’est tout à fait juste, aucune n’est tout à fait fausse. En outre, puisque la vie est l'expression même du changement perpétuel, aucune vérité ne peut se tenir immobile. De même qu’on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve, on ne respire jamais deux fois la même rose.
Mais s'il n'y a pas de vérité intangible, à quoi bon vouloir comprendre le passé ou photographier le présent ?
A vrai dire, rien n'est plus crucial que de poursuivre cette quête, en sachant d'avance, que l'important n'est pas d'atteindre ce but inaccessible, mais d'être en lutte contre ses propres faiblesses, et contre l'ignorance et le dogmatisme qui accentuent le chaos du monde. Il est donc vital de rester intègre, résolu, obstiné, mais ouvert à d'autres possibles, tout en restant attentif et curieux à ce qui se passe, aussi, à l'extérieur de soi. Car, voir sans s'émouvoir et sans chercher à comprendre ne sert à rien. Ce qu'il faut désirer intensément, ce n’est pas de trouver la vérité en toute chose, mais une vérité qui donne sens à ce que nous sommes.
On ne peut photographier, ou pratiquer l'histoire, sans amour de l'autre. A chaque fois que l'on appuie sur le déclencheur, si nous n'avons pas le sentiment d'être impliqués, ou concernés, par ce que l'on voit, alors, à n'en pas douter, il nous manque l'essentiel.
Photographier, c'est vouloir témoigner d'une certaine réalité du monde, une réalité qui nous échappe, mais à laquelle nous ne pouvons nous dérober.
Des images en guise de mémoire
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Nous autres, "cueilleurs d'instants", nous photographions, parce que nous savons que la mémoire est évanescente. Au bout des bras, de vieux réflex ou des téléphones mobiles, comme des appendices du souvenir, capturent l'illusion du monde et la relation privilégiée que l'on croit entretenir avec lui. Puisque rien ne dure, la photographie rassure, elle ancre le souvenir dans la temporalité, dans l'éternel présent, figé dans ce qui deviendra un objet d'interprétation, à défaut d'une vérité pure. Pour ne pas effilocher la mémoire, pas tout de suite, on rassemble ses souvenirs ; on les fixe comme des papillons de collection épinglés sur du carton. On construit du sens en ordonnant les images de notre vie, qui ainsi prennent place dans une chronologie du mouvement, du déplacement du regard sur ce qui nous entoure. "Le monde est ce que l'on regarde", ah, la belle illusion ! Le monde est bien plus insaisissable et plus complexe que ce que nous pouvons embrasser du regard ; et pourtant, jamais il ne faut cesser d'ouvrir l’œil ! Les images publiées sur ce site, à la fois carnet de route et journal d'expérimentation, n'ont pas d'autre prétention que d'illustrer un regard subjectif en quête d'une impossible objectivité. |